
« Pour moi, un vrai acteur, c’est celui qui ose risquer sa vie pour réussir une scène. Les autres, ce sont des gens qui aimeraient faire du cinéma. » déclarait un jour ce filou de Jean-Paul Belmondo. Bien que le garçon ait mis un point d’honneur à ne jamais se pousser du col ou à renvoyer dans leurs six mètres ces acteurs qui pensent avoir frôlé le danger face caméra après une scène de rupture amoureuse tournée en salle de bain, cette phrase c’est Belmondo ! Un De Niro de bonne humeur qui n’a pas eu besoin de l’actor Studio pour comprendre qu’un acteur ça s’impliquait, jusqu’à s’en meurtrir les chairs. Le cinéma français lui doit tout, à commencer par une indéfectible fidélité. En son temps, l’acteur avait en effet décliné les nombreuses propositions que lui firent différents studios californiens, préférant l’hexagone comme court de jeu et « pour mieux préserver son indépendance » dira-t-il ! Une attitude de hussard qui doit aujourd’hui sembler incompréhensible à de trop nombreux comédiens français, près à tourner les pires nanars pour un visa de travail !
Au chapitre des bougies à souffler, c’est lui que j'ai choisi de fêter avec un peu d'avance. Toc, toc badaboum, 78 printemps au compteur le Bébel. Au dessus de lui flottent les ombres de Truffaut, Verneuil, Chabrol, Melville ou De Broca. Dans son dos claquent les boots d’un Michel Poiccard à bout de souffle, d’un Gabriel Fouquet ivre mort, d’un Rocco doré au soleil, d’un Pierrot complètement fou, du magnifique Bob Saint-Clar ou d’un Josselin Beaumont très professionnel.
Aucun écran n’aura la dimension suffisante pour contenir son charisme, aucune 3D ne retranscrira jamais toute sa profondeur, aucun autre – jusqu’à aujourd’hui – n’a encore repris le flambeau. Pour ça, pour le minot fasciné que j’ai été, pour les jeux d’enfants inspirés des scènes de vos film, pour mes parents m’ordonnant de descendre du toit de la maison, pour ce sourire éternel…très bon anniversaire Monsieur Jean-Paul Belmondo !



